Indre-et-Loire : une nouvelle concertation pour promouvoir les projets éoliens

La NR: Publié le 07/10/2021 à 06:25 | Mis à jour le 07/10/2021 à 14:35

Actuellement la région compte 540 éoliennes en production mais pas une seule en Indre et Loire – © (Photo archives NR

Les services de l’État vont mettre en œuvre une nouvelle démarche de concertation pour promouvoir les projets éoliens dans le département. Il ne doit pas y avoir d’exception régionale.

Un vent de fronde a soufflé dernièrement dans les travées de l’assemblée départementale. Alors qu’elle était invitée à présenter les activités de l’État, la préfète, Marie Lajus, a jeté un froid en s’étonnant publiquement que l’Indre-et-Loire soit le seul territoire vierge de tout parc éolien dans la région Centre-Val de Loire. Vent debout, plusieurs élus se sont alors érigés contre toute atteinte au patrimoine au cœur du « Jardin de la France » en dénonçant ce qu’ils ont interprété comme une forme d’injonction.

La Touraine serait-elle donc vouée à demeurer une exception en son royaume ? Cela n’est pas la vision du ministère de la Transition écologique qui – au printemps dernier – a donné des instructions fermes aux préfets afin que tous les départements contribuent à la montée en puissance de l’énergie éolienne dans l’Hexagone. À l’échelle du Centre-Val de Loire, les objectifs sont particulièrement ambitieux. Alors que 540 mats éoliens ont déjà été activés à ce jour (essentiellement dans la Beauce et dans le Cher), le schéma régional de développement durable prévoit d’en implanter 1.300 supplémentaires d’ici 2030.

Y compris en Indre-et-Loire. « Nous n’avons pas d’objectif chiffré mais il n’y a pas de raison pour que la Touraine ne participe pas à l’effort régional », indique Stéphane Le Gal, le chef de l’unité départementale de la Dreal (1).

1.300 mâts supplémentaires dans la région d’ici 2030

Aujourd’hui, seulement quatre projets de parcs éoliens sont instruits dans le département à Charnizay, Le Petit-Pressigny, Bridoré et Sepmes. Deux autorisations d’exploitation (au Petit-Pressigny et Vou/La Chapelle-Blanche-Saint-Martin) font par ailleurs l’objet de recours devant le tribunal adinistratif. Ces deux feuilletons juridiques illustrent l’hostilité et la détermination des populations riveraines.

Afin de rattraper le temps perdu et éviter de nouvelles déconvenues, les services de l’État ont reçu des instructions pour mettre en œuvre une nouvelle approche des dossiers. Actuellement, quatre zones d’implantation potentielle des éoliennes ont été définies en Indre-et-Loire : dans le centre du département (entre Villeperdue, Sainte-Maure-de-Touraine, Manthelan et Tauxigny), au sud et à l’est de la vallée de l’Indre (Le Petit-Pressigny, Saint-Flovier, Nouans-les-Fontaines), et dans le pays de Racan (Chemillé-sur-Dême, Bueil-en-Touraine). D’ici la fin de l’année, les techniciens de la Dreal sont chargés d’affiner cette sectorisation en reconsidérant les enjeux environnementaux et patrimoniaux.

Surtout, une nouvelle « méthodologie » va être mise en place pour associer davantage les élus et la population aux projets présentés. « Bien souvent, les porteurs de projets démarchent les propriétaires privés au lieu d’aller voir les maires et l’administration », déplore Stéphane Le Gal qui veut croire à une nouvelle démarche de concertation : « Il n’y a pas de fatalité. Il y a forcément de la place pour des éoliennes en Touraine. »

(1) Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.