Christophe Béchu à Sorigny : le ministre défend les éoliennes d’Auzouer-en-Touraine

Manifestement très à l’aise dans cet exercice de questions-réponses à brûle-pourpoint au milieu de citoyens et d’élus, le ministre de la Transition écologique a répondu aux questions, voire aux inquiétudes d’élus locaux, mercredi soir à Sorigny. © (Photo NR, Pascal Landré)

Nouvelle République – Publié le 25/10/2023 à 23 : 33 | Mis à jour le 26/10/2023 à 12 : 05

Face à 250 personnes, élus et responsables d’associations, réunies mercredi soir 25 octobre 2023 à Sorigny, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a évoqué le cas des éoliennes d’Auzouer-en-Touraine.

Organisée en un temps record, la venue, mercredi soir 25 octobre 2023 au Domaine de Thais à Sorigny de Christophe Béchu, le sémillant ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a reçu un écho immédiat : 250 personnes dont une majorité d’élus du département et de représentants d’associations environnementales ont répondu présents à l’invitation.

Preuve que les questions d’écologie, d’énergie et d’environnement mobilisent au premier chef les élus locaux. Le ministre ligérien, ancien maire d’Angers, qui fut le patron du Département du Maine-et-Loire (à 30 ans !), encarté à l’UMP puis à LR avant d’endosser le rôle de secrétaire général du mouvement Horizons d’Édouard Philippe, accordait à la Touraine la sixième étape de son « Tour de France de l’écologie ».

Deux heures de questions-réponses avec 250 élus et citoyens

Un exercice de promotion et d’explication du fameux « Plan pour une écologie souveraine », dicté par Emmanuel Macron, que cet ancien lauréat de l’école d’avocat de Poitiers, semble affectionner particulièrement, se montrant aussi habile qu’à l’aise dans l’échange direct avec une salle, pas forcément acquise à ses certitudes.

Mais Christophe Béchu a tenu bon, plus de deux heures durant, debout, actionnant son PowerPoint, micro en main, au milieu du cercle de ses hôtes. Maîtrisant son sujet, étayant chacune de ses réponses par une litanie de chiffres et de données, avec ce petit plus de celui qui sait aussi séduire par l’humour.

Comme lorsqu’il répliqua au (baraqué) maire de Semblançay Antoine Trystram, qui lui posait une question sur les difficultés des maires à participer à l’accélération de la production d’énergies renouvelables : « Comme disait Audiard, quand un type de 100 kg dit quelque chose à un type de 60 kg, celui-ci l’écoute ! »

Le ministre de la Transition écologique a répondu pendant plus de deux heures – sans notes – aux questions d’élus et de responsables d’associations. Non sans humour parfois.
© (Photo NR, Pascal Landré)

Élus, responsables d’associations, citoyens engagés n’ont pas boudé leur plaisir de pouvoir parler vrai avec ce ministre « réponse à tout », qui sait plaider avec brio aussi bien de l’avenir du nucléaire durable, comme de la réutilisation écologique des eaux usées, de l’arasement des barrages de rivières, des parcs photovoltaïques, du transport durable, de la gestion de la forêt, que lorsqu’il débat de génétique céréalière ou du conflit entre défense de la biodiversité et développement des énergies renouvelables…

Avec, toujours en fil rouge de son argumentaire, le rappel à la volonté du gouvernement d’atteindre l’objectif des moins 55 % d’émissions de gaz à effet de serre en France, à l’horizon 2030.

À Auzouer-en-Touraine : « une pause pour faire de la pédagogie »

Et comme Christophe Béchu s’y attendait, la première question de ces échanges, posée par la conseillère départementale du canton d’Amboise Anne Truet, portait sur une actualité très tourangelle : le projet des quatre éoliennes à Auzouer-en-Touraine.

Un projet « suspendu » par le préfet d’Indre-et-Loire jusqu’à la fin de l’année dans l’attente d’une nouvelle expertise sur l’impact visuel des éoliennes, notamment depuis le château d’Amboise.

Christophe Béchu avait potassé le sujet avant d’arriver à Sorigny : « J’entends les gens qui me disent qu’ils sont contre les éoliennes parce que ça détruit les paysages, ou qui sont contre les parcs photovoltaïques, mais l’écologie, c’est se préoccuper tous de notre planète. En fait, cela génère souvent un champ de bataille dont les premières victimes sont la nuance et la modération, ce qui favorise les extrémismes dans tous les sens du terme. Ces quatre éoliennes à Auzouer mesureront 140 m de hauteur et seront donc moins hautes que la plupart des éoliennes existantes. Mais il ne s’agit pas de passer en force, il faut respecter les prescriptions. Et on verra que ces éoliennes, on ne les voit pas du château d’Amboise. D’ailleurs, je salue la démarche du préfet du territoire qui a décidé de temporiser pour une nouvelle expertise. Ça n’est pas une pause préalable à un retrait, c’est une pause qui nous donne l’occasion supplémentaire de faire de la pédagogie. »