LA NOUVELLE REPUBLIQUE

Val d’Amboise: Le territoire « ne pourra pas échapper » aux « éoliennes, selon un maire.

Publié le 28/07/2023 à 18:50 | Mis à jour le 28/07/2023 à 18:50 – Julien Proult

Philippe Deniau prend position dans un débat « qui ne peut se satisfaire de conclusions aussi rapides que radicales ».
© (Photo archives NR)

Pour Philippe Deniau, maire de Saint-Ouen-les-Vignes et vice-président de la Communauté de communes, les éoliennes sont « le prix à accepter » pour accomplir la transition écologique. Quitte à voir le Val de Loire perdre son classement à l’Unesco.

« Sommes-nous prêts à relever le défi d’une société et d’une économie décarbonées ? » Et donc à accepter que des éoliennes soient installées près de chez nous. C’est Philippe Deniau qui pose la question, en forme de réaction à l’article publié samedi 22 juillet par la NR et intitulé « Le classement à l’Unesco menacé par des éoliennes ? » .

Pour le vice-président de la Communauté de communes chargé de la transition énergétique, la réponse est claire : « le Val d’Amboise ne pourra pas y échapper », classement au patrimoine mondial ou pas.

« Nos paysages ruraux seront impactés »

« Le classement de la vallée de la Loire au patrimoine mondial de l’Unesco est une reconnaissance majeure dont tous les Ligériens peuvent s’enorgueillir , écrit le maire de Saint-Ouen-les-Vignes dans un courrier adressé à la NR. Mais cette reconnaissance ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt, une bulle ou une jolie carte postale qui nous éloignent des réalités et des défis qui se présentent à nous tous. »

Parmi ces réalités, souligne le vice-président de la CCVA, il y a la stratégie nationale bas carbone, qui « nous engage à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 ». Feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique, ce document prévoit notamment le développement des énergies renouvelables telle que l’électricité décarbonée.

« Immanquablement, nous devrons produire au plus près de nous cette énergie dont nous ne sommes pas disposés à nous passer, écrit donc Philippe Deniau. Nos paysages ruraux seront directement impactés. C’est le prix à accepter et le Val d’Amboise ne pourra pas y échapper. La solidarité entre les territoires ne pourra éternellement repousser les projets de production d’énergie renouvelable chez les voisins. »

Le député et le directeur du château royal sont contre

Cette prise de position du maire de Saint-Ouen-les-Vignes intervient alors que l’enquête publique portant sur l’implantation de quatre éoliennes sur la commune d’Auzouer-en-Touraine a rendu, récemment, un avis favorable à ce projet baptisé « Oratorio ». Dans leurs conclusions, les enquêteurs évoquent clairement « un éventuel risque de déclassement de l’ensemble du Val » en cas d’installation de ces éoliennes, qui seraient situées à moins de 15 km du rebord du fleuve.

Une menace dont plusieurs acteurs du territoire, dont le directeur du château royal, Marc Métay, et le député Daniel Labaronne ne veulent pas entendre parler. Opposés à ce projet en raison de son impact visuel, ils alertent sur ses conséquences éventuelles sur l’économie touristique du Val de Loire.

Des « conclusions aussi rapides que radicales », selon Philippe Deniau. Pour lui, « il revient aux élus de notre territoire […] d’ouvrir, en toute responsabilité, le débat démocratique qui permettra de prendre pleinement conscience des grands enjeux climatiques et énergétiques ».